Ci-dessous les histoires reçues en français (Merci!). Pour participer, laissez moi votre histoire en commentaire, je cherche à avoir des histoires venant du plus de contextes culturels et sociaux différents – et si vous devez choisir, en anglais c’est encore mieux ;-)! Pour lire les histoires (plus nombreuses) en anglais, allez voir sur le blog du projet
Et pour plus d’infos en français sur le « Hair Project » : cliquez ici
Quand j’avais 13 ans +- une coiffeuse, amie et collègue de mon père, est venue à la maison pour nous couper les cheveux moins cher que chez le coiffeur. J’ai voulu faire plaisir à mon père, et j’ai demandé à avoir les cheveux tout courts. Il trouvait cela bien. Une fois coupés, je me suis trouvée horrible. J’ai pleuré. Cela a été un vrai supplice de devoir aller à l’école, coiffée ainsi ; de devoir les laisser repousser ensuite. Depuis, je ne me suis plus jamais coupé les cheveux plus courts qu’aux épaules. Je crois que ce sera la seule tentative de ma vie entière !! Isabelle, 44 ans, femme, Belgique
Adolescente – et dans une période un peu « lost in the space » – j’ai eu la lubie de me raser complètement les cheveux, jusqu’alors toujours plus ou moins long… Maigrichonne et pas très épanouie, je me suis ensuite vu dans la glace comme une personne malade. Pendant presque qu’un an, j’ai porté un chapeau en boule noir pour cacher cette maladresse, mes professeurs à l’école m’autorisant même à le garder en classe (je devais réellement être un peu effrayante sans ce couvre chef ! 🙂 C., femme, 40 ans, Belgique
Ma grand-mère me trouvait toujours mal coiffée. Pour elle, on était bien coiffé à partir du moment où l’on avait une belle ligne bien droite, et les cheveux bien rangés de chaque côté de la ligne. Moi j’ai préféré avoir une ligne un peu ‘floue’, j’ai toujours trouvé cela plus joli. Isabelle, 44 ans, femme, Belgique
Vieux souvenir de quand je devais avoir 7 ou 8 ans à la campagne. Eté et hautes herbes. Je rêvais d’avoir les cheveux longs et ça ne faisait pas partie du programme de ma maman sur moi. Je me faisais en cachette une queue de cheval avec ces herbes folles et des pinces à linge !!!… et je me sentais belle avec le sentiment diffus de transgresser un interdit qui n’était probablement pas aussi catégorique que mon imagination voulait le croire puisque plus tard je les ai laissé pousser en vrai ! Anne, 65 ans, femme, Belgique
On dit que les cheveux, c’est la première parure de la femme. La continuité d’une énergie venant peut être du ciel.
Chez nous on dit: si un homme arrache une touffe de cheveux de sa femme, c’est cause de divorce.
La femme mariée ne peut pas se couper les cheveux.
Pendant la période des règles, la femme ne coiffe pas ses cheveux.
Après l’accouchement, il faut quarante jours pour que la femme s’occupe de ses cheveux.
Lors des grandes fêtes, la femme laisse ses cheveux pendant quarante huit heures a l’air libre avant de les faire tresser.
Il est dit que « pour voir l’humeur de la femme, regarde ses cheveux ou la santé de ses cheveux ».
La femme qui fait ses prières ne doit pas avoir ses cheveux a l’air. S., homme, autour de 60 ans, Touareg, Nord Mali-Belgique.
Aller chez le coiffeur avec ma soeur. Pour une fois et pour rire (ce n’est pas du tout notre style, plutôt naturel), se faire lisser les cheveux au fer, toutes les 2. Rentrer à pied et se faire traiter de pétasse en rue. P&V, 35-40, femmes, Belgique
Mon papa à qui je demandais des histoires de cheveux: « Je ne vais tout de même pas raconter à cause de qui j’ai des cheveux blancs? » X, 73 ans, homme, Belgique
Un jour, mon copain de l’époque a décidé de couper ses dreadlocks. Je l’avais toujours connu avec. D’un seul coup, il m’est apparu tellement fragile… C., femme, 40 ans, Belgique
A 12 ans, j’avais les cheveux longs. J’ai demandé à ma maman, qui était aussi le coiffeur familial, de les couper tout courts. En rentrant, mon papa n’était pas content du tout: une fille, ça a les cheveux longs… V, femme, 40′, Belgique
Ayant les cheveux lisse et blond, je me suis régulièrement sentie agressée lorsque, lors de voyages dans divers pays africains, certaine personne touchait mes cheveux avec curiosité (ce que je pouvais pourtant comprendre). Malgré tout, ce geste m’a toujours évoqué « être une bête de foire ». C., femme, 40 ans, Belgique
Mes cheveux. Toute petite je les tournicotais et chipotais entre mes doigts, quasi toujours en suçant mon pouce en même temps, jamais l’un sans l’autre. Très souvent et jusque très tard en fait. Et aujourd’hui encore, quand, distraite ou concentrée, je tournicote dans mes cheveux en refaisant instinctivement les même gestuelles, je salive presque instantanément. C’est quand même dingue que, des années plus tard, je ressente encore les même effets, la même envie de lier l’un à l’autre. Julie, 37 ans, femme, Belgique
Je fais du henné, quasi toujours depuis mes 16 ans. Et depuis toujours j’aime et je déteste cette odeur. Je n’aime pas trop l’odeur du henné frais, genre de purin puant, mais quand il est passé et moultes fois lavé, et que la pluie mouille mes cheveux, il s’en dégage une fine odeur que j’adore. Julie, 37 ans, femme, Belgique
J’adore qu’en fin de journée, mes cheveux, et presque seulement eux à ce moment-là, sentent encore une esquisse d’odeur de parfum. Julie, 37 ans, femme, Belgique
Depuis que je suis enfant, j’aime trouver une ressemblance, évidente pour moi, avec ma grand-mère paternelle, avec qui j’ai vécu une partie de ma vie. Ma grand-mère me racontait nombres histoires de sa vie, de notre famille. Nous avions par chance une boîte pleine de photographies pour illustrer ses propos. Parmi celles-ci, les photos d’elle enfant me fascinaient par la ressemblance que je m’y trouvais. Même port de tête, même air aux yeux froncés, même masse de cheveux. Pourtant ma grand-mère était cette petite femme aux cheveux blancs qui portait des tabliers colorés. Je ne parvenais pas à retourner aussi loin dans sa vie et à l’imaginer enfant. Et puis, j’ai grandi, je n’ai plus retrouvé de ressemblance entre les photos d’elle adulte, devenue mère de mon père et moi, devenue adulte, mais non mère. Aujourd’hui, mes cheveux deviennent blancs, je me demande si je vais à nouveau lui ressembler dans 20 ans, lorsque j’aurai atteint l’âge qu’elle avait lorsque je suis née. Parfois je me demande aussi s’il faudrait que je devienne une grand-mère pour ça? Ma grand-mère est née en 1916, il y a tout juste 100 ans. Sophie, 40 ans, femme, Belgique
Après ma 3ème grossesse, je perdais mes cheveux par poignée. Je me sentais affreuse. Lors d’un week-end à Barcelone, je suis entrée dans le premier salon de coiffure que j’ai vu, il avait l’air pop, vitaminé. Lorsque mon tour fut venu, je me suis rendu compte que je ne savais pas dire « mèche, dégradé, coupe » en espagnol. J’ai juste réussi à dire « je ne veux pas ressembler à un supporter du Real Madrid » (sous-entendu : non seulement c’est votre club adverse détesté, mais moi je déteste les queues de rates).
Il a remonté ses bras de chemises, découvrant tatouages et piercings tout du long. Je suis ressortie exactement comme un supporter du Real Madrid. Mon mari ne voulait plus marcher à côté de moi dans la rue. Et en rentrant en Belgique, j’ai couru chez un autre coiffeur, qui m’a dit, en riant, qu’on ne m’avait pas ratée, et qu’on ne pouvait rien faire d’autre que tout couper court… Marie, 43 ans, femme, Belgique
Mes cheveux, toute une histoire entre eux et moi. Tout d’abord une histoire de couleur, blonde petite, puis châtain en grandissant et adolescente, j’ai voulu retrouver ce blond. A l’époque, les teintures n’étaient pas au top et donc je me suis retrouvée plus orangée que blonde, enfin une couleur bizarre, bizarre . Moche, en fait, maintenant que je me revoie après 30 ans. Par la même occasion, j’ai fait connaissance avec les contraintes de la couleur, les repousses après quelques mois…..l’horreur et pas envie d’aller chez le coiffeur, de dépenser de l’argent pour cela etc. J’ai donc accepté de revenir progressivement à Ma couleur, c’est-à-dire brun de plus en plus foncé. A 30 ans, j’ai commencé à avoir des cheveux blancs et je les ai acceptés, j’aimais bien. En plus de toute façon dans la famille, ma mère, ma sœur, nous avons vécu la même chose, à 35 ans, nos cheveux étaient presque tous blancs. 57 ans, à ce jour, mes cheveux sont blancs, avec quelques touches de noir mais vraiment très peu. La pression des coiffeurs, de ma fille, de certains ami-es ne me font pas changer d’avis, je ne veux pas les teindre, même s’il paraît que cela fait plus jeune. Mes cheveux blancs c’est un peu comme une particularité, une différence que j’aime chez moi.
Mes cheveux, toute une histoire entre eux et moi. Une histoire entre le long et le court, le bouclé et le lisse. Selon les évènements de ma vie, une de mes réactions est de changer de coiffure et souvent de couper mes cheveux. Comme si je devais « marquer » par cet acte le changement de ma vie, comme si physiquement je devais le montrer, soit en l’affirmant, soit en tournant une page, soit pour être éventuellement mieux, bref, cela passe par un changement de look pelliculaire. J’ai aussi fait des permanente, pour être encore plus bouclée, j’ai rasé mes cheveux mais n’est pas Sinnead O’Connors qui veut, pas simple à porter. J’ai eu des carrés lissés grâce au brushing mais je ne savais pas bien les faire, des cheveux très longs, des mi longs et des courts….et souvent insatisfaite après quelques mois.
Mes cheveux, toute une histoire entre eux et moi. Je n’ai aucune patience et aucune envie de prendre ou de perdre du temps sur ma chevelure. Or, je rêve souvent d’être bien coiffée mais je n’aime pas les coiffeurs et je ne sais pas me faire un brushing. L’idéal était quand j’avais des cheveux longs bouclés, il suffisait pour changer un peu de look de les attacher différemment, avec des peignes, des barrettes ou en chignon sauvage ou stricte….Avec l’âge, mes cheveux ont perdu du volume, les cheveux de devant sont devenus plus raides, plus lisses, restait juste quelque boucles derrières et je les perdais beaucoup ….Il me semblait que je n’ avais plus de look, que ma coiffure ne ressemblait à rien et qu’en plus avec des cheveux blancs longs à mon âge, c’était comme si je n’acceptais pas de vieillir. Comme si à 50 ans, des cheveux blancs, longs, qu’on perd, qui n’ont plus beaucoup de volume, ce n’était pas permis. J’ai donc décidé de les couper. D’abord un mi long et ensuite un court de court. Et depuis, je galère, des cheveux courts demandent d’aller régulièrement chez le coiffeur, si non la coupe initiale ne ressemble plus à rien et je n’aime pas ou je n’ai pas le temps d’aller chez le coiffeur tous les deux mois. Ou je décide alors de les laisser repousser et dans ce cas tu dois accepter de ne pas avoir vraiment un chouette look pendant plusieurs mois et donc je craque et je les recoupe. Bref à ce jour d’aujourd’hui, je ne sais plus sauf que je garde mes cheveux blancs et que c’est vraiment une histoire « tirée par les cheveux ». Nadine, 57 ans, femme, Belgique/Burkina
Et maintenant votre histoire: racontez-moi vos histoires de cheveux ici en commentaire, des souvenirs liés à vos cheveux, à des coiffures, à ce que vous pouvez faire, ne pas faire à cause de cheveux (socialement, culturellement,…), à ce qu’ils symbolisent, à leur pouvoir qui sait?, à des tradition de par chez vous, à des réactions que vous avez eues ou entendues à propos de cheveux portés, perdus, coupés, en 4 ou dans la soupe….
Ecrivez moi votre histoire ici en commentaire ou envoyer la par mail, en mentionnant votre prénom ou une initiale, votre sexe, votre âge ou tranche d’âge et votre pays et/ou ville, tel que vous accepteriez que ce soit rendu public.
2 commentaires
Lovenberg Marie · 6 juin 2016 à 18 h 40 min
Mes cheveux et moi, c’est une histoire intense. Je pense que c’est par mon style capillaire que je me suis (beaucoup) cherchée. Enfant, je les ai portés très long puis de plus en plus courts. Plus ils étaient courts, plus je m’affirmais. Avec ou sans gel, avec ou sans frange, rouges, noirs, indigos, roses, toutes les couleurs y sont passées. Jusqu’au jour où, à force de me teindre, je suis devenue allergique aux pigments. Ne pouvant plus teindre, je me suis amusée avec les coupes. J’ai porté une crête et puis, ZOU! J’ai tout rasé!… Et là, sans artifices, j’ai enfin découvert qui j’étais: une jeune femme un peu perdue. Je me disais même que mes cheveux me prenaient ma vitalité. Je les ai gardé rasés durant un an à peu près. Une année folle pleine de rebondissements. Et puis l’apaisement… Je les ai laissé en paix, ils ont gentiment poussés et depuis, même si j’aime toujours me coiffer de manière différente selon mon humeur, ça reste en douceur en harmonie avec moi-même. Mes cheveux ont toujours été le reflet de mon état d’esprit du moment.
Aujourd’hui, des cheveux blancs apparaissent. Je sais que je suis obligée de les assumer. Je tente de les apprivoiser avec sérénité.
Hair Project – Work in progress | The girl and the magpie · 7 juin 2016 à 20 h 03 min
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